Gazette:News:Croatie:28e drapeau de l'Union européenne

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Mise à jour du 23-01-2012 : les Croates se sont prononcés : 66 % sont favorables à l'entrée dans l'UE.

“ La Croatie s'enrichit de l'Europe, l'Europe s'enrichit de la Croatie... Aujourd'hui, la Croatie entre en Europe, mais il est plus important encore que l'Europe entre en Croatie. ”

—Ivo Josipović [1]


Pompes cérémonielles à Bruxelles, après une houleuse nuit au sommet pour refondre la discipline budgétaire de l'euro.

Croatie : 28e drapeau de l'Union européenne

Les dirigeants européens, en l'absence remarquée de Nicolas Sarkozy, ont chaleureusement applaudi ce matin la signature du traité d'adhésion de la Croatie par son président Ivo Josipović et sa Première Ministre sortante Jadranka Kosor. Un événement qui couronne vingt ans d'attente, dix de travail et six de négociations avec la Commission, le Parlement et le Conseil de l'Union européenne.

Une signature retardée de près d'un an et demi :

Si tout va bien

Le 1er juillet 2013, la Croatie devrait donc intégrer l'Europe, et le croate devenir la 24e langue officielle de l'Union, sous deux conditions, que le peuple croate l'accepte par référendum en 2012 (60,4% d'opinions favorables au dernier sondage), comme s'y sont engagés les dirigeants du pays, et que les 27 membres, qui ont officiellement signé l'adhésion ce jour après le Sommet de Bruxelles, ratifient également le traité d'adhésion...

Premier test pour les convaincre, la présentation, au printemps prochain, du budget 2013 de Zoran Milanović, victorieux des législatives de dimanche dernier. Figure emblématique du SDP (centre gauche), il a reconnu qu'il allait falloir beaucoup travailler pour éviter la récession tout en maintenant les réformes engagées du système judiciaire, de la concurrence, et la lutte contre le crime organisé et la corruption. Le pays n'hésite pas à poursuivre ses anciens dirigeants comme Ivo Sanader, extradé d'Autriche en 2010, dont le procès est en cours. Toutes réformes qui seront surveillées et pointées par des rapports de la Commission européenne, promesse de quelques années difficiles pour le peuple croate.

Il s'agira bien de faire revenir les investisseurs qui, depuis la crise de 2008, ont boudé le pays auquel un voisinage balkanique de corruption et de dettes porte quelque peu ombrage : « Malgré les efforts consentis – "On a dû se qualifier pour la Ligue des champions, alors que certains des précédents nouveaux entrants avaient le niveau UEFA", résume un fonctionnaire zagrebois » dans le journal Le Monde... Les investissements étrangers sont en effet passés de quelque 4,2 milliards d'euros 2008 à moins de 232 millions d'euros en 2010 selon les données de la Banque mondiale.

Avec une situation économique moins bonne qu'en l'an 2000 et 20% de perte de pouvoir d'achat depuis la crise, sans investissements européens, l'économie croate aura du mal à surnager, malgré le « vaste programme de réformes mené par le Parlement et le gouvernement sortants » salué par la France, ses indicateurs nettement moins dégradés que ceux de la Grèce, et même de l'Espagne, et ses très bons potentiels (population polyglotte et bien formée, bonne qualité des infrastructures...).

Aujourd'hui, l'important est en effet que l'Europe entre en Croatie.


Barbara Borgin

9 décembre 2011

Crédit ©Maïta


  1. ↑ "S Europom je Hrvatska bogatija, s Hrvatskom je Europa bogatija... Hrvatska danas ulazi u Europu, ali još je važnije da je Europa ušla u Hrvatsku." Ivo Josipović, président croate en exercice, peu avant de signer le traité d'adhésion de la Croatie le 9 décembre 2011.



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